Lilian Bourgeat • Les jardins en terrasses de l’abbaye de Fontfroide
Narbonne (11)

Abbaye de fontfroide

Site web de l'abbaye

Fondée en 1093 par des moines bénédictins, l’abbaye de Fontfroide se rattache en 1145 à l’Ordre de Citeaux et devient rapidement une des plus puissantes abbayes cisterciennes de la Chrétienté. Elle joue un rôle crucial lors de la croisade contres les Cathares avant de connaître un lent déclin. Les jardins de Fontfroide ont été implantés au cours du XVIIe siècle, lors de la mise en commende de l’abbaye, certainement par la famille des Frégose. Abandonnés depuis la Révolution française, les jardins de Fontfroide connaissent un renouveau grâce à l’intervention de Gustave et Madeleine Fayet, devenus propriétaires de l’abbaye en 1908. Les jardins sont remis en état : des statues de style néoclassique sont rapportées le long des allées, le grand bassin de Neptune est installé, rappelant la présence de l’eau si chère aux jardins florentins. Leurs descendants poursuivent ce travail de restauration et d’embellissement du site, notamment en créant des jardins respectant la tradition des moines et en implantant de nouvelles espèces végétales.

Avec ses diverses terrasses, ses écrans de végétation, ses hauts cyprès et ses pins, ces jardins dominent une large partie de l’abbaye et offrent une vue imprenable sur les Corbières environnantes. Depuis 2010, les visiteurs peuvent découvrir ces lieux paisibles et chargés d’histoire. L’abbaye est classée à partir de 1862 au titre des Monuments Historiques. Le label « jardin remarquable » a été décerné en 2012 à l’abbaye de Fontfroide.

Abbaye de Fontfroide ©

Lilian Bourgeat

Galerie Lange & Pult, Zürich

Lilian Bourgeat, né en 1970 à Saint-Claude (Jura), vit et travaille à Dijon.

Lilian Bourgeat s’évertue à dépasser l’ordinaire, au sens propre comme au sens figuré. Il s’attache à sur-dimensionner des objets de notre quotidien (salon de jardin, bottes en caoutchouc, plots de signalisation, banc public, etc.), tout en conservant leur exact aspect d’origine, ceux-ci s’affranchissant de leur banalité pour acquérir un statut extraordinaire, quasi iconique.

On s’approche ainsi d’un univers du conte où les objets usuels deviennent autonomes et doués d’une certaine magie. C’est le cas pour cette fausse paire de bottes en caoutchouc, hautes de plus de trois mètres, constituée de deux pieds droits. Cet objet, intégré dans l’imagerie collective, devient alors l’enjeu de réflexions sur l’improbable réalité de ces objets familiers devenus absurdes par l’étourderie d’un distrait. L’idée de symétrie propre à la sculpture classique est contrariée, tout comme le rapport d’échelle nous révèle une expérience inattendue. Ces bottes, dont le sous-titre est « Invendu », nous plonge dans un univers que Lewis Carroll ne renierait pas. En effet, deux autres paires de bottes, représentant des pieds gauches ont été réalisées, dans l’hypothèse de reconstituer la paire normale, un jour. En attendant, cette paire est la propriété de la Ville de Boulogne-sur- Mer.

Lilian Bourgeat, Invendu-Bottes, 2009 © Stéphane Fontaine

Copie exacte mais gigantesque des bottes du jardinier, cette oeuvre nous révèle ce jardin classique, espace symbolique majeur de notre civilisation, sur le mode du conte, faisant ainsi du jardinier, une sorte de héros contemporain. L’oeuvre apparaît comme un monument dédié à la simplicité d’un outil, banal s’il en est, mais qui rend soudain concrètes les constructions issues de notre imagination. Associée à cet accessoire, une chaise gigantesque vient perturber l’échelle de ce jardin, nous projetant soudain dans une expérience inédite. Monter sur une chaise devient un jeu acrobatique et jubilatoire. Nous devenons alors acteur d’un conte improbable échappé de notre enfance.

Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ?

Extrait de Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll
Lilian Bourgeat, Chaise, 2009 © Marc Kerignard, Languedoc-Roussillon Inventaire général, 2014

Galerie d'images

Lilian Bourgeat, Invendu-Bottes, 2009 (vue d’exposition, In Situ 2014)
Résine polyester, 300 x 200 x 80 cm
Collection de la ville de Boulogne-Sur-Mer © Marc Kerignard, Languedoc-Roussillon Inventaire général, 2014
Lilian Bourgeat, Invendu-Bottes, 2009 (vue d’exposition, In Situ 2014)
Résine polyester, 300 x 200 x 80 cm
Collection de la ville de Boulogne-Sur-Mer © Marc Kerignard, Languedoc-Roussillon Inventaire général, 2014
Lilian Bourgeat, Invendu-Bottes, 2009 (vue d’exposition, In Situ 2014)
Résine polyester, 300 x 200 x 80 cm
Collection de la ville de Boulogne-Sur-Mer © Marc Kerignard, Languedoc-Roussillon Inventaire général, 2014
Lilian Bourgeat, Invendu-Bottes, 2009
Résine polyester, 300 x 200 x 80 cm
Collection de la ville de Boulogne-Sur-Mer © Stéphane Fontaine
Lilian Bourgeat, Invendu-Bottes, 2009
Résine polyester, 300 x 200 x 80 cm
Collection de la ville de Boulogne-Sur-Mer © Stéphane Fontaine
Lilian Bourgeat, Chaise, 2008 (vue d’exposition, In Situ 2014)
Résine Polyester, 190 x 104 x 154 cm © Marc Kerignard, Languedoc-Roussillon Inventaire général, 2014. Courtoisie de la galerie Lange & Pult

Informations • Contacts

Adresse :

Abbaye de Fontfroide
Route Départementale 613
11100 – Narbonne
43°11'03.4"N 3°00'11.1"E

Horaires d’ouverture :

Tous les jours de 10h à 17h30
Visite des jardins en terrasses : 4€
Visite de l’abbaye et des jardins : 12€

Médiation :

du mercredi au vendredi de 12h30 à 19h
le samedi et le dimanche de 10h à 12h45 et de 14h à 19h
Un médiateur vous accueille, du 1er juillet au 31 août

Contacts :

Abbaye de Fontfroide
0468451108